RÉALISME (philosophie)

RÉALISME (philosophie)
RÉALISME (philosophie)

Le mot «réalisme» a plusieurs acceptions. Le réalisme logique s’oppose au nominalisme, théorie des termes généraux: ceux-ci sont des noms d’entités pour le premier, des abréviations qui désignent collectivement des particuliers pour le second. Le réalisme métaphysique a pour antithèse l’idéalisme, que Berkeley appelle immatérialisme et qui consiste à nier l’existence d’une matière des corps, indépendante de nos perceptions. Le matérialisme, sorte de réalisme physique, comporte un postulat supplémentaire; il identifie matière et réalité sans être capable d’élucider la nature de la matière.

On qualifie indifféremment de réalisme ou d’idéalisme la doctrine platonicienne qui attribue aux idées formes une réalité indépendante, tant des substrats qui les portent que des individus qui en acquièrent une connaissance (du reste imparfaite). On nomme aussi réalisme la transformation d’une entité logique en un réel doué d’existence ailleurs que dans l’esprit d’un sujet connaissant (c’est, d’après Émile Meyerson, le réalisme «au sens que l’on attribuait à ce terme au Moyen Âge».)

Les réalistes affirment que des concepts tels que substance, infini, cause ne sont pas seulement des déterminations mentales ou des produits de l’entendement. Ils admettent parfois, outre une substance universelle, un découpage de cette substance en essences, donnant lieu à des substances particulières (individuation). Les idéalistes (Léon Brunschvicg après Charles Renouvier), qui critiquent les «abstractions réalisées», ne voient pas que la science «réalise» des concepts en supposant des atomes, des électrons, un espace-temps courbe, etc., avant que l’expérience soit en mesure de trouver ces entités dans le monde physique. Ces entités sont d’abord de nature virtuelle (voir les remarques d’É. Meyerson, Du cheminement de la pensée , 1931, II, paragr. 215, p. 356). Les idéalistes estiment les substances inutiles, parce que inconnaissables et indéfinissables, faute de propriétés par quoi les définir: nous ne connaissons que des rapports. Les philosophes réalistes repoussent l’objection en disant que les substances se révèlent par leurs relations. De plus, l’inconvénient de remplacer les substances par les lois se manifeste par des conséquences négatives en épistémologie (l’indétermination des relations, qu’on prétend justifier par une doctrine ad hoc , le conventionnalisme).

En résumé, réalisme et idéalisme sont des thèses sur ce qu’il y a et des doctrines du rapport de la pensée et de la réalité. Pour une métaphysique réaliste, les déterminations de la pensée ne sont pas étrangères aux objets; «les choses et leur pensée s’accordent quand elles sont pleinement actualisées» (Hegel). Une connaissance vraie atteint les choses telles qu’elles sont en soi, et les lois scientifiques ont d’abord leur raison d’être dans la réalité extérieure. Pour l’idéalisme, par exemple kantien, devenu l’orthodoxie des philosophes (et peut-être des savants?), ces lois sont fondées sur les propriétés de l’esprit humain; la pensée s’arrête aux phénomènes, c’est-à-dire que le sujet pensant perçoit des choses moyennant les formes de l’intuition et les catégories. (Les déterminations de l’universalité et de la nécessité, qui sont celles de la connaissance, l’expérience ne les fournit pas; elle ne contient que du variable et du contingent; universalité et nécessité, exprimées en des jugements soit analytiques soit synthétiques a priori, proviennent de la pensée.)

Dans la littérature, on a coutume d’appeler (péjorativement) «réalisme naïf» la croyance en l’existence d’objets extérieurs correspondant aux données de nos sens, ou l’attribution, au représenté par la représentation, d’une réalité «subjective» (dans un sujet), indépendante de la représentation. L’idéalisme, inversion de l’attitude naturelle, n’est pas naïf. Défi au sens commun, la charge de la preuve lui incombe. Les idéalistes, désireux d’éviter que leur thèse ne passe pour absurde, prennent les devants: ils discréditent le sens commun, déprécient le sensible, montrent que le réel n’est pas l’apparent, ou qu’il commence d’apparaître quand on utilise, pour le décrire ou l’expliquer, des symboles abstraits, créations de l’esprit humain.

«Réalisme» sera pris au sens du Vocabulaire de la philosophie d’André Lalande: «Doctrine d’après laquelle l’être est indépendant de la connaissance actuelle que peuvent en prendre les sujets conscients: esse n’est pas équivalent à percipi .» L’idéalisme soutient que l’intellect ne connaît que ses propres états: voir les commentaires sur la physique contemporaine, qui nient l’existence d’un donné extérieur à nos représentations (aux mesures effectuées par les observateurs). Réalisme et idéalisme s’opposent terme à terme, l’un affirmant ce que l’autre nie. Pour le premier, la pensée est dans l’être; pour le second, l’être est contenu dans la pensée.

On appelle naïve ou précritique la tendance à prendre à leur valeur nominale les données perceptuelles. Par exemple, nous voyons rectiligne l’arête d’un cristal et plane chacune de ses faces. L’idéalisme bénéficie du fait suivant: une physique microscopique prouve que ces apparences expriment en partie les propriétés de nos organes. L’attitude critique consiste à suspendre la croyance que nous pouvons atteindre immédiatement, soit par la pensée (a priori), soit par les sens, des réalités indépendantes et définitives, et à tenir compte de la contribution de notre esprit à la connaissance. Le réalisme n’est pas incompatible avec des réserves critiques, à condition de ne pas considérer comme fausses les données sensibles, même lorsqu’une science plus avancée les contredit, et de maintenir que la connaissance ne peut se passer de l’intuitif comme traducteur et interprète des constructions abstraites et des résultats d’expériences sophistiquées.

Historique

Anciens et médiévaux sont réalistes. Les présocratiques commencent par un réalisme de la substance, qui pouvait être, dans les cosmogonies milésiennes, une qualité ou une phase de l’être. Avec Anaximandre apparaît la substance au sens développé plus tard par Aristote, de substrat ou de support de qualités (hypokeiménon plutôt que ousia ). L’atomisme ancien est un réalisme physique qui admet, d’une part, une matière (atomes) et des forces (tourbillons), d’autre part, des lois (nécessité mécanique), mettant en œuvre matière et forces. La substance aristotélicienne est soit matière et forme (hylémorphe), soit forme sans matière (Dieu acte pur, zéro de la puissance). Les individus, les objets sensibles, sont des réalisations incomplètes d’une forme. Au Moyen Âge, le réalisme substantialiste est incapable de faire prospérer la physique, et Descartes le simplifie, sans renoncer aux substances. Il en définit deux espèces, étendue et pensée. Malebranche, Berkeley, Hume répudient les substances comme ce dont nous ne pouvons avoir aucune idée et qui est démuni d’attributs. Leibniz dépouille l’espace du caractère substantiel que Descartes y maintient. Les monades, présentées comme des substances, peuvent aussi se comprendre comme fonctions des phénomènes, nœuds de rapports. L’affaiblissement progressif des substances conduit à leur suppression: la connaissance n’en a pas besoin, elle porte sur des lois.

«Descartes ouvre l’ère de la mathématique moderne, parce qu’avec lui l’intelligence de la relation, du verbe, se substitue au substantif où se fixait l’imagination des anciens» (L. Brunschvicg). Le relativisme, c’est-à-dire la méthode idéaliste en ontologie, commence après Descartes. Le subjectivisme, c’est-à-dire la méthode idéaliste en théorie de la connaissance, débute avec Descartes, qui trouve devant lui les ruines de la scolastique et se demande comment construire le nouveau savoir sur des bases sûres. Il prend la pensée pour évidence fondamentale et cherche à en déduire la réalité du monde extérieur. Son modèle est la science mathématique, dont on dit qu’elle procède de l’essence vers l’existence. Mais on ne peut pas, sauf par des détours qui cesseront d’être admis à l’époque suivante, tel le postulat d’un Dieu vérace, tirer de la pensée un réel non pensé. Le cartésianisme, qui admet une ontologie nominaliste d’individus, achoppe sur l’énigme de la communication des substances, c’est-à-dire sur la difficulté de rendre compte des liaisons causales en termes d’un discontinu d’entités séparées et indépendantes. Idéaliste par le point de départ, réaliste d’intention (retrouver le monde extérieur), Descartes essaie d’extraire de la pensée quelque chose qui n’est pas la pensée. Kant, devant l’échec de la tentative, fait rentrer dans l’esprit ce qu’il n’a pas été possible d’en faire sortir. Ainsi pour la causalité: puisque l’expérience ne la donne pas, la pensée l’imposera. L’épistémologie remplace la métaphysique: à la philosophie est assignée la réflexion sur la logique et le langage des sciences; elle n’a pas d’objet à connaître; elle consiste en l’étude des possibilités de connaître ce qui est connu («systèmes de l’examen», «connaissance de la connaissance», rationalisme critique, etc.).

Les thèses métaphysiques du réalisme

Renouvier rejette une histoire de la philosophie écrite comme le récit d’une évolution dont les étapes sont les systèmes particuliers, absorbés dans une série que l’auteur clôt en en proposant la somme (Hegel). La suite des systèmes est plutôt une succession de réponses à un petit nombre de questions qui ne se peuvent trancher que par l’affirmative ou la négative. Au lieu de se ranger selon un ordre évolutif, les systèmes rentreront donc dans une classification. Les problèmes métaphysiques sont des dilemmes; ils suscitent des thèses et des antithèses. Reste à chercher quelles relations logiques existent entre ces thèses et ces antithèses respectivement.

Quand on opte pour la classification (ou contre l’évolution), on ne peut pas soutenir que les doctrines philosophiques sont dictées par la nécessité; leur individualité et la liberté des esprits qui les ont formulées sont maintenues. Cela semble raisonnable, car la philosophie inclut un facteur mystérieux de volonté, qui est étranger aux sciences ou qui s’y manifeste autrement (choix des intérêts, expérimentation). Une classification plus récente des doctrines – J. Vuillemin, Nécessité ou contingence, les apories de Diodore et les systèmes philosophiques , 1984 – prend pour base la question de la nécessité. Elle sépare le réalisme (des universaux), strictement nécessitarien, le conceptualisme (l’hylémorphisme implique une détermination incomplète par les formes) et le nominalisme (systèmes de l’examen et de la liberté). L’auteur ne sort guère du cadre historique médiéval et il se borne à ce qui s’est développé autour d’un seul dilemme, au lieu, comme Renouvier, de chercher les relations entre les thèses suscitées par des dilemmes différents.

Pour Renouvier, il y a seulement deux types de système, le réalisme et l’idéalisme, qui ne sont quasiment jamais purs, en partie à cause de l’influence du réalisme spontané, qui reprend souvent le dessus chez les penseurs idéalistes, et, au moins depuis l’époque moderne, parce que le développement de l’analyse psychologique, la philosophie transcendantale et l’étude des conditions de la connaissance ont fourni à l’idéalisme l’appui d’arguments non négligeables, notamment sur l’insuffisance de certaines définitions simplistes du vrai par adéquation de la pensée et de la chose (cf. Kant, Notes marginales : «Ma pensée doit correspondre à l’objet. Or je ne peux comparer ma pensée avec l’objet que par le fait de le connaître»).

Le réalisme, Renouvier l’appelle philosophie de la chose, compte tenu de ce fait que le réel indépendant de l’existence de consciences est décrit par les systèmes réalistes comme étant Dieu, l’idée platonicienne, la substance spinoziste, l’esprit absolu, la matière, l’infini, etc., «support universel ou cause ultime, indépendante de la conscience et d’où les consciences ont à procéder». Renouvier oppose alors à cette philosophie de la chose les philosophies de la personne ou de la conscience (idéalisme). Regardé du point de vue du paradigme idéaliste, le réalisme consiste à attribuer une réalité subjective (de sujets ou dans des sujets) à ce qui, pour l’idéalisme, constitue des éléments de la représentation: il subjective des éléments qui sont donnés comme des objets à l’entendement («subjectif» et «objectif» étant pris au sens ancien et médiéval, encore présent chez Descartes et chez Spinoza). Telle est d’après Renouvier, qui la surestime, la force de l’instinct réaliste, qu’il a retardé l’essor de la pensée idéaliste, en empêchant les écoles éléatique, démocritéenne et platonicienne de se comprendre elles-mêmes: car elles vont à reconstruire le monde avec des êtres virtuels ou avec des concepts, c’est-à-dire tendent à le ramener à des entités produites par des consciences. (D’après Renouvier, le nombre des pythagoriciens, l’être des éléates, les idées de Platon, l’acte pur d’Aristote sont des principes issus de l’entendement et subjectivés à faux. On doit les attribuer à la «méthode idéaliste» ou à la doctrine de la conscience; cf. Esquisse d’une classification... , op. cit. , II, p. 207.)

Nous nous bornons le plus souvent à noter que les métaphysiques réalistes reconnaissent une ontologie de substances et de causes; et la différence nous apparaît assez clairement d’avec les systèmes idéalistes, qui admettent, à la place, des phénomènes et des lois. Renouvier pousse l’analyse plus loin et il voit s’associer au réalisme des thèses assez précises sur l’absolu (ou inconditionné), l’infini, la substance et la causalité. Le réalisme serait caractérisé par l’admission d’un être inconditionné et nécessaire, éventuellement sans relation avec les séries des phénomènes (le Dieu d’Aristote); d’une réalité en soi, la substance universelle, et d’absolus particuliers, substrats des phénomènes; de l’existence d’un infini en acte, irréductible à un symbole conventionnel ou à une fiction commode pour la description de l’univers physique; de l’existence d’un enchaînement causal de tous les phénomènes, où chaque conséquent est prédéterminé par la suite de tous ses antécédents, cette suite se prolongeant à l’infini dans le passé. L’idée d’évolution, qui désigne correctement tout enchaînement coordonné de phénomènes, appliquée à l’univers ou à une totalité, est propre à la doctrine de la chose. «Le point de vue intégral et à la fois infinitiste, auquel se placent en usant de différentes terminologies tous ces systèmes, c’est celui du développement sans commencement et sans fin de la variété dans l’unité de la chose... Après l’idée de l’infini réalisé, l’idée de l’évolution en son universalité vient se joindre à la conception réaliste de la chose en soi, à la pure doctrine de la chose.» Renouvier distingue l’évolution biologique, qui peut se prouver par les faits, des théories qui prétendent l’expliquer ou en fournir la loi (selon lui, le sujet échappe aux moyens scientifiques et appartient à la spéculation métaphysique). Il n’a point de peine à établir une relation entre déterminisme et évolutionnisme: il les trouve associés dans le contexte du scientisme et de l’idéologie du progrès, tandis que, dans le système hégélien, l’évolution procède d’une nécessité interne. Les thèses principales de la philosophie de la chose s’appellent donc les unes les autres. Le déterminisme universel demande que la série des causes soit sans fin (toute cause est effet) et, rapporté à la substance, fait apparaître choses et événements comme le déploiement nécessaire de ses modes. Inconditionné, infini, substance et cause, mieux cimentés ensemble que les principes idéalistes (Dieu personnel, finitisme, premier commencement, lois fonctionnelles, causes libres), qui ouvrent sur le pluralisme des relations, s’obtiennent d’appliquer aux catégories de la condition, de la quantité, de la qualité, et du devenir la négation du «principe de relativité», lequel affirme que toute connaissance porte sur des relations et qu’un existant ne se conçoit qu’en tant que système de relations. Pour le réalisme, le principe de l’unité et de l’intelligibilité est la chose. L’idéalisme, qui semble être une doctrine de la diversité et du discontinu (pluralisme des consciences ou des observateurs), est aussi une doctrine de l’unité de l’univers; seulement celle-ci vient de la conscience. Renouvier considère que cette unité suppose une représentation générale en laquelle les rapports de position, de succession et de causalité ont été institués, c’est-à-dire une conscience première unique (cf. op. cit. , II, note p. 205). La métaphysique qui correspond le plus fidèlement au tableau renouviériste de la doctrine de la chose est celle de Spinoza ; mais tout réalisme a des traits communs avec ce portrait idéal. Il est vrai que Spinoza n’enseigne pas le progrès universel, mais il suppose un déploiement infini de la substance, qui dépasse toute connaissance finie sauf dans la constatation de la nécessité de fait de ce déploiement, lui-même inconnaissable en ses raisons et en ses fins. Les systèmes nommés évolutionnistes prétendent restituer la loi de l’évolution – par exemple, variations aléatoires et sélection des plus aptes. Renouvier s’étonne de la nécessité universelle spinozienne, qui échappe à notre intellect et qui représente la manifestation du divin. L’éventualité qu’il y ait de l’inaccessible à la connaissance humaine, encore présente chez Platon, Aristote et Goethe, s’est effacée de notre conscience, obnubilée par notre régime mental idéaliste.

Chaque doctrine est de l’un des deux types – réaliste ou idéaliste – et les philosophes développent, avec des écarts et une cohérence imparfaite, l’un des groupes de propositions ou de principes. Renouvier, qui adopte le point de vue des systèmes de l’examen («Il faut demander à la conscience les seules lumières qui sont à notre portée sur elle-même et sur le monde»), critique ce qui lui semble être les illusions réalistes: la philosophie de la chose réalise (autrement dit subjective) soit des qualités sensibles (chaud, froid, sec, humide, qui deviennent les éléments des physiologues grecs), soit des abstractions (la matière des atomistes et la force-matière des matérialistes du XIXe siècle). Telle est l’origine du substantialisme réaliste. Ensuite, la nécessité s’est introduite dans la doctrine de la chose, alors qu’étant d’origine a priori les faits ne peuvent la fournir; la notion de nécessité est d’origine conscientielle. (Renouvier a tort, car il existe des essences matérielles, par exemple les propriétés topologiques des surfaces – l’ordre de connexion, la propriété d’une ficelle d’avoir deux bouts, etc.) Pour Renouvier, la nécessité «est une certaine notion de l’ordre de l’entendement et suppose une conscience, car l’expérience ne dépasse pas les constatations d’être et les rapports de fait». (Husserl est plus lucide là-dessus, dans sa conception d’a priori matériels, non pas seulement d’a priori attachés à des entités idéales comme celles de la géométrie – par exemple: un son a un timbre, une fréquence, une intensité, etc.) Enfin, l’idée de transformations amène celle d’évolution et de progrès, à quoi Renouvier trouve un caractère de construit intellectuel: à ses yeux, qu’elle ait été trouvée par Héraclite à une époque où l’on ignorait les procédés expérimentaux et inductifs suffit à établir cette conjecture. À suivre Renouvier, la «méthode réaliste» consiste à virer uniformément à la chose les œuvres de la raison. (Cette critique ingénieuse, peut-être trop facile, a été reprise et amplifiée par L. Brunschvicg et ses épigones.)

Faut-il compléter le tableau? Sartre affirme que la phénoménologie de Husserl dépasse l’opposition entre réalisme et idéalisme. La conscience y est un absolu; elle est définie par l’intentionnalité au lieu d’être une boîte fermée qui contient les représentations ou objets mentaux, comme dans l’idéalisme traditionnel; l’intentionnalité est la présence de la chose: «Toute conscience est conscience de...»; la conscience forme, avec le monde transcendant, une sorte de totalité ou de structure: l’existence du monde des choses est corrélative de l’existence absolue de la concience. Ces certitudes métaphysiques premières ne pouvaient s’atteindre qu’en critiquant l’idéalisme psychologique où la conscience est «naturalisée» comme partie du donné, naturalisme qui entraîne, chez les classiques, la perte de la réalité de la nature.

Dans la phénoménologie husserlienne, les traits habituels de l’idéalisme font défaut: nous n’avons pas à nous demander si l’objet que nous connaissons est l’être; ni la sensation ni la perception ne sont dépréciées; les concepts inexacts de la description du monde par le sens commun (Héraclite: le soleil est large d’un pied) n’ont pas à être jugés provisoires, erronés et insuffisants: ils sont la base de la connaissance scientifique; la réalité phénoménale n’est pas une construction de l’esprit: la constitution des ontologies régionales, réalité primitive et indéfinissable, remplace la représentation des idéalistes; la vérité n’est pas une propriété des représentations «subjectives» (au sens – incorrect – du langage philosophique courant), ni des jugements: les catégories n’étant pas relatives à la structure de la connaissance, mais à celle de l’être, l’entendement ni la raison ne construisent la réalité; enfin, la théorie de la connaissance est ramenée dans ses bornes de théorie du connu, confinée au rôle de réactualiser des intuitions signifiantes sclérosées ou de réveiller les intentionnalités éteintes.

L’idéalisme regardé du point de vue réaliste

L’idéalisme s’est radicalisé. Au XXe siècle, parmi les philosophes, le réalisme ne compte guère que H. Bergson, É. Meyerson, R. Ruyer et quelques thomistes, J. Maritain, A. D. Sertillanges, E. Gilson; parmi les savants, M. Planck., A. Einstein, L. de Broglie. La plupart des physiciens sont idéalistes. Le formalisme des quanta donne des moyens efficaces de prédire plutôt qu’une image de la réalité; et le positivisme est devenu l’idéologie officielle. D’après N. Bohr, la physique, plutôt que science de la nature, est la science de notre connaissance de la nature; d’après L. Brillouin, «lois de notre expérience» serait plus exact que «lois de la nature». Poincaré: «La pensée n’est qu’un éclair dans une longue nuit, mais c’est cet éclair qui est tout.»

Il est étrange que des scientifiques, qui tendent spontanément à croire en la réalité de l’objet qu’ils étudient, finissent par admettre une dose d’idéalisme supérieure à celle qui s’imposerait, s’ils voulaient seulement rendre justice à la contribution de l’intelligence au savoir. Prennent-ils en théorie le contrepied de ce qu’ils font en pratique? L’idéalisme instrumentaliste, où les théories comptent pour des artifices de calcul sans import ontologique, fait bon marché de l’objet et de l’intelligibilité; il valorise les recettes et les méthodes qui impliquent des prédictions correctes de résultats d’expériences futures. Comment l’indifférence à l’objet peut-elle favoriser l’efficacité? C’est qu’on n’a besoin que de l’objet mesuré ou observé, non pas de l’objet «réel», indépendant des actes de mesure et d’observation. Sur cette voie, l’épistémologie a créé quantité de paradoxes qui nourrissent d’interminables controverses. Dans l’un d’eux, on se demande laquelle préférer de deux théories qui sauvent également les phénomènes. Comment des théories, qui ont des conséquences expérimentales identiques, peuvent-elles être distinctes? La question est contradictoire, puisqu’on a posé que les significations ne sont définissables qu’en termes de différences par rapport à l’expérience déjà faite ou possible. Un autre oxymoron est le conventionnalisme, mixte de réalisme et d’idéalisme, doctrine suivant laquelle la réalité en soi, au lieu de se plier à nos cadres mentaux et à nos schémas théoriques, n’y entre qu’à demi. Elle ne vérifie ni ne réfute nos hypothèses (par exemple touchant la géométrie de l’espace physique, cas discuté par Poincaré). La nature, dédaignant nos questions, ne répond ni par oui ni par non. Elle nous laisse en suspens dans un désert de faits. Nous demeurons les maîtres, posant les questions et faisant les réponses. «Il n’y a point, disent alors les conventionnalistes, de fait de l’objet» (entendons: du sujet, dans la terminologie correcte). Cette problématique est impensable du point de vue réaliste, où l’objet (soit la chose réelle extérieure, soit l’idéalité abstraite dans l’entendement) est la règle de la connaissance: sans objet, rien à connaître. Le conventionnalisme est donc le procès verbal d’un «échec» analogue à celui de Descartes: quoi d’étonnant, quand on part de la pensée, qu’on n’aboutisse pas nécessairement à un objet? Qui peut nous prémunir contre les risques d’une lacune des structures aprioriques? Un réaliste est protégé contre ce genre d’aporie, parce que pour lui la pensée suit la connaissance plutôt que l’inverse. «Pour le réaliste, penser c’est seulement ordonner des connaissances ou réfléchir sur leur contenu» (E. Gilson). En idéalisme, la vérification, si on la cherche ailleurs que dans la cohérence ou la non-contradiction, finit toujours par poser problème, puisque nos normes d’intelligibilité sont les principes de la réalité et que la connaissance est la mesure de l’être réel. Cela étant, la sagesse prescrit de ne pas placer la vérité (ou sa marque, son critère) ailleurs que dans la non-contradiction. N’y ayant pas d’objet avec quoi l’idée puisse être conforme et rien n’étant connu hors d’une représentation, la logique de l’idéalisme impose une doctrine de la vérité cohérence, autrement dit de définir le vrai par l’accord des représentations ou par l’accord des représentations particulières avec la représentation en général. Renouvier en donne une description précise: «Il suffit de distinguer entre une représentation particulière quelconque et la représentation en général, ou représentation possible, affranchie de l’intervention de certains phénomènes variables ou perturbants. La vérité est en somme une conformité de la représentation particulière avec la représentation en général supposée à son tour conforme avec elle-même, et tendre à se confondre avec la réalité. L’étude des perturbations doit être la méthode la plus profonde pour conduire à la science des moyens et critères de la vérité, puisque ce sont elles seules, ou du moins la partie la plus variable et la plus mobile des phénomènes, qui composent des relations objectives pures, et par là causent l’incertitude ou écart possible de la vérité apparente et de la réalité» «Premier Essai», in Essais de critique générale , I, p. 65, 1912.

Les objections anti-réalistes

Elles se concentrent sur la définition du vrai. Par vérité, les réalistes entendent la conformité à la chose. Les idéalistes y voient une absurdité: si le vrai est la conformité de notre représentation à la chose, comment savoir que nous l’avons atteint, puisque nous ne connaissons la chose que par sa représentation? Les idéalistes peuvent définir la vérité par la cohérence, l’accord des éléments de la représentation. Le critère est forcément interne, puisqu’il n’existe pas, pour l’idéaliste, de réalité extérieure à l’ensemble des rapports des représentations. Un énoncé vrai est compatible avec tous les autres énoncés vrais. Donner, pour condition du vrai, une propriété de consistance syntactique évite d’avoir à sortir du monde des représentations; et d’ailleurs plus les idéalistes s’y renferment, plus leur doctrine gagne en solidité. Néanmoins, la conception idéaliste comporte sa pathologie et ses conséquences indésirables. Vrai et faux sont les états du sujet connaissant; celui-ci ne peut pas prendre appui sur les uns pour juger des autres, tous sont également vrais ou également faux, toutes les opinions s’équivalent: «N’importe quoi marche.»

La critique idéaliste n’est pas pertinente. Pour l’idéaliste, l’être étant contenu dans la pensée, tout moyen de comparer quelque chose d’extérieur à la représentation échappe. Pour un réaliste, le problème se pose autrement. D’abord, dans la sensation, le sens prend la forme de la chose, sans que cette similitude du sens à la chose soit saisie. Le sens est vrai à la façon du miroir, qui ne se sait pas vrai (postulat réaliste de la véracité des sens). «Autant que nous connaissons l’objet, nous le sommes – selon sa forme participable» (A. D. Sertillanges): identité selon la forme, qui préserve l’altérité selon l’être. Le tableau n’est pas encore complet. La chose extérieure – ou d’une manière générale le dehors de la pensée (lequel peut être au-dedans, comme quand nous considérons des entités imaginaires) – est représentée dans le sujet connaissant: ce représenté est la chose en tant que connue ou «objet» (ce qui est présenté à l’intellect dans la représentation, ou qui possède, suivant les scolastiques, un esse objectivum tantum in anima ). À la relation de la chose extérieure à l’objet (en ce sens) s’applique une relation de l’objet à l’intellect. Lorsque cette relation de l’objet et de l’intellect est de conformité et qu’elle s’exprime dans un jugement, on dit que ce jugement est vrai: veritas adaequatio rei et intellectus . (La res est la chose en tant que connue – l’objet – non pas la chose extérieure.) Enfin, l’intellect se connaît connaissant. Un écho du réalisme médiéval résonne dans l’idée adéquate spinoziste, «acte même de connaître et norme d’elle-même et du faux». Comme chez saint Thomas d’Aquin, savoir, c’est savoir qu’on sait: «Quiconque a une idée vraie sait en même temps qu’il a une idée vraie et ne peut douter de la vérité de sa connaissance» (Éthique , II, XLIII).

Le réalisme est-il possible?

Pour un réaliste, l’inacceptable du kantisme est le postulat que l’intelligibilité (ou la légalité, qui en est un affaiblissement, le notionnel au sens d’Émile Boutroux) vient du sujet de la pensée plutôt que de l’objet de la connaissance. Les esprits auxquels cet idéalisme répugne savent parfois mal se défendre contre lui. Ils sont intimidés par les objections, par la force du consensus positiviste, par les succès théoriques et pratiques de la science, souvent attribués à la méthode idéaliste.

Sur le premier point, les arguments idéalistes sont le plus souvent sophistiques; et quelque habitude du raisonnement est indispensable afin de démêler les paralogismes. Le postulat selon lequel ce qui est donné dans la représentation se réduit à la représentation détruit la cohérence du réalisme; on se croit obligé de l’accepter. E. Gilson a démonté un certain nombre de pièges faciles, Ce qui est dans la logique de l’idéalisme (la dépréciation du sensible, la critique a priori de la connaissance, la substitution du point de vue de l’observateur au point de vue de l’observé, le souci de fonder l’existence de l’objet, etc.) n’a de sens que pour l’idéalisme, et le réalisme n’a pas à en tenir compte. On n’exigera pas de l’une des deux doctrines d’être cohérente avec les prémisses de l’autre; à chacune d’être cohérente avec ses propres principes. Le réaliste est tenté de faire droit à des présupposés idéalistes qu’il croit démontrés ou inévitables. Par exemple, il se demande si les choses sont conformes à la connaissance qu’on en a, alors que, selon sa théorie, c’est la connaissance qui est conforme à la chose.

Second point, les succès des sciences témoignent-ils pour l’idéalisme? En ce qui concerne les mathématiques, il est difficile d’exhiber des exemples de mathématiciens dont la philosophie personnelle a infléchi ou orienté les travaux (L. E. J. Brouwer, H. Weyl, R. Thom), ou exercé une influence sur leurs découvertes. En ce qui concerne la physique, l’impact est plus net. L’idéalisme et le réalisme ont orienté les préférences des chercheurs soit vers les théories prédictives, soit vers les théories explicatives. Mais un pragmatisme latent limite les effets qu’on pourrait attendre d’un choix philosophique. La communauté des physiciens accepte une théorie qui marche, quelle qu’en soit la métaphysique sous-jacente, tant qu’il ne s’en présente pas d’autre qui rende des services équivalents. En science, les présupposés métaphysiques se manifestent surtout à travers la méthode ; les praticiens la regardent comme un sous-produit plutôt que comme un programme a priori. Un instinct réaliste fait considérer que la méthode se déduit de la connaissance, plutôt que la connaissance de la méthode (de même que le droit dérive de l’état des mœurs, non pas l’état des mœurs des institutions juridiques). L’idéologie de l’efficacité s’accorde le mieux avec le succès des sciences, et avec cette partie des sciences qui ressortit au besoin d’action plutôt qu’au besoin de compréhension. (C’est elle que caractérise le jugement «La science ne pense pas»! )

L’idéalisme a contribué à mettre la science sur la voie de la recherche des lois. D’abord, le point de vue des relations, traduites sous forme de fonctions ou de corrélations quantitatives, a éliminé celui des substances. Ensuite, l’idéalisme s’implante quand on croit que les relations sont sans existence hors de l’esprit (Hume, Kant). En principe, les techniques de laboratoire devraient faire obstacle à l’idéalisme. L’obstacle s’affaiblit quant on soutient que les faits scientifiques sont des construits théoriques (E. Le Roy, Duhem). Quand on découvre que les appareils d’observation perturbent les processus observés, on se dit que Kant a raison, que la connaissance engendre son objet ou que l’objet est identique à la connaissance qu’on en a (esse est percipi ).

L’idéalisme est sous-jacent à l’idéologie de l’efficacité. Il attribue à la connaissance le pouvoir de façonner ou de créer son objet: l’omnipotence est à l’horizon. Indirectement, le prestige de la science dans nos sociétés vient de ce qu’elle incarne l’idéalisme. Celui-ci, en débarrassant la scène des problèmes philosophiques de compréhension et de signification, libère les mains pour agir. Berkeley le remarque: «Beaucoup recommander et approuver la philosophie expérimentale» (Cahiers , no 509). L’idéalisme ouvre la porte à la démiurgie: l’homme est le démiurge du monde qu’il connaît; il le connaît autant qu’il le crée. On cite Poincaré: «C’est la connaissance qui est le but, et l’action le moyen.» Pieux hommage. Point besoin de rappeler que la science comporte, depuis l’origine, avec Bacon et Descartes, un activisme orienté vers la conquête de la puissance. C’est l’expression d’une tendance plus profonde et plus générale inscrite dans le désir même de connaître. «L’homme aspire à la connaissance du monde, il aspire à se l’approprier et à se le soumettre, et il faut que la réalité du monde en quelque sorte s’efface, c’est-à-dire s’idéalise devant l’activité humaine» (Hegel). L’idéalisme ne trouverait aucune créance s’il ne correspondait de quelque manière à la nature des organismes qui improvisent, inventent et organisent.

Le réalisme aujourd’hui

À une écrasante majorité, les épistémologues sont idéalistes. Dans l’espace d’un siècle, ils ont sondé tous les problèmes de l’idéalisme, se sont mis en peine de critères de démarcation, de fondements de l’objectivité, de justification du consensus des savants autour de tel ou tel paradigme. À bout de voies, ils finissent par penser que les disciplines scientifiques sont des jeux de langage d’accompagnement pour les techniques expérimentales. Les professeurs partagent cette conviction: «Le philosophe parle de philosophie, le savant des choses.» Ce genre d’aphorisme, ils le soumettent à l’admiration des étudiants, sans en voir la cruauté pour la discipline même qu’ils enseignent.

Parmi les théories physiques récentes, la relativité générale est réaliste. Einstein, voulant expliquer la gravitation, propose un modèle de l’espace-temps physique. La théorie des quanta est d’esprit idéaliste: son formalisme évite le dualisme du continu (l’onde) et du discret (le corpuscule), laissé ouvert par la mécanique ondulatoire; elle évite donc d’avoir à proposer une image du monde. L’espace-substrat de cette théorie est un espace de configuration abstrait; les champs physiques sont représentés par des fonctions de variable complexe sur cet espace et les grandeurs physiques par des opérateurs. Pour rejoindre la réalité, une théorie de la mesure est indispensable. Ce formalisme est sans interprétation directe; on peut seulement en comparer les conséquences avec les résultats expérimentaux.

Des physiciens de mentalité réaliste (Einstein, de Broglie) se sont désintéressés d’une théorie dont le développement s’engageait dans une voie qui leur répugnait intellectuellement. B. d’Espagnat examine en quelle mesure elle est compatible avec le réalisme. Dans la négative, nous connaîtrions de la réalité microphysique ce que définit le consensus des observateurs, donc un réel dépendant de l’existence d’une humanité qui procède à des expériences d’un certain type. Il conclut que la physique quantique est neutre; elle ne donne pas de réalité indépendante et n’interdit pas de penser qu’il y en a une, accessible par d’autres moyens: «un réel voilé». Meyerson était plus affirmatif: «La science entière repose sur le tuf, peu apparent sans doute, puisqu’on a tenté de nier l’existence de cette assise, néanmoins solide et profond, de la croyance à un être indépendant de la conscience.»

Le réalisme en mathématiques

Des êtres différents, les habitants d’une galaxie lointaine, auraient les mêmes mathématiques que nous, au langage près pour les exprimer. C’est ce que pensent la plupart des mathématiciens. Ainsi l’univers des mathématiques constitue une réalité indépendante; le désaccord commence quand il s’agit de dire laquelle. Si on croit que les objets mathématiques sont des formes qui existent à part, on est platonicien. Mais les formes n’existent pas de la même manière que les choses de la perception. Il est raisonnable de considérer que les êtres mathématiques et leurs relations sont en puissance dans la réalité et que nous pouvons les y découvrir en désincarnant les essences. En idéalisme, on dit que les axiomes créent les objets et que l’ensemble des vérités constitue un système dont les composantes (théorèmes) sont reliées suivant des règles de cohérence strictes: alors la langue importe plus que l’ontologie, et les objets mathématiques ne sont que des ombres verbales.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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